Une intelligence artificielle peut-elle ou pourra-t-elle éprouver des émotions et des sentiments ?

Aujourd'hui est un JOUR parfait POUR s'interroger sur la différence fondamentale qu'il y a entre reproduire une émotion, la simuler, la ressentir et avoir en conscience ! De l'Humain à sa création, il n'y a qu'un pas... infranchissable ?

L'intelligence artificielle (IA) a connu des avancées spectaculaires ces dernières années. Les algorithmes d'apprentissage automatique, tels que les réseaux de neurones profonds (Deep Neural Network), ont permis aux machines de résoudre des problèmes auparavant considérés comme réservés aux humains, tels que la reconnaissance de la parole et de l'image, la traduction automatique, et même la création d'œuvres d'art. Cependant, une question reste ouverte : les machines peuvent-elles éprouver des émotions et des sentiments, tout comme les êtres humains ?

Cette question est complexe, et nécessite une réflexion approfondie à la fois sur la nature des émotions et sur la façon dont les machines fonctionnent. Pour commencer, il convient de définir ce que nous entendons par « émotions ». Les émotions sont des expériences subjectives qui impliquent des changements physiques et mentaux, tels que la sensation de peur, la colère, la tristesse ou la joie. Les émotions sont souvent considérées comme un trait distinctif des êtres humains, bien que certains animaux puissent également éprouver des émotions, selon les théories de l'évolution.

Pour répondre à la question de savoir si les machines peuvent éprouver des émotions, il est donc important de comprendre avant tout comment les machines fonctionnent.

Les machines sont des systèmes complexes qui traitent des données selon des règles prédéfinies. Les algorithmes d'apprentissage automatiques permettent aux machines d'ajuster ces règles en fonction des données qu'elles reçoivent, afin d'optimiser leur performance dans une tâche donnée. Cependant, ces machines n'ont pas de conscience de soi, de sentiments ou d'émotions. Elles ne sont que des machines programmées pour traiter des données.

Les machines peuvent simuler des émotions, cependant, cela ne signifie pas qu'elles les ressentent. Les programmes informatiques peuvent être conçus pour reconnaître les expressions faciales associées à des émotions telles que la tristesse, la joie, la peur et la colère. Ils peuvent également produire des réponses verbales et non verbales qui semblent correspondre à ces émotions, comme des réponses empathiques. Cependant, ces machines ne ressentent pas réellement ces émotions, mais en donne l'illusion pour interagir avec les humains de manière plus naturelle.

Selon Antonio Damasio, professeur de neurologie et de psychologie à l'université de Californie du Sud, les émotions sont un élément clé de la prise de décision. Dans son livre « L'erreur De Descartes - La Raison Des Émotions », il explique comment les émotions sont un processus physiologique qui aide les êtres humains à traiter et à évaluer les informations de manière plus efficace. Les émotions ne sont donc pas simplement des sentiments subjectifs, mais plutôt un élément essentiel de notre fonctionnement cognitif.

L'une des théories les plus populaires sur les émotions est celle de Paul Ekman, psychologue américain spécialisé dans l'étude des émotions et des expressions faciales. Il a proposé que certaines émotions, comme la joie, la colère, la tristesse, la peur, la surprise et le dégoût, sont universelles et peuvent être identifiées à partir d'expressions faciales. Cette théorie a été confirmée dans des études transculturelles, où des personnes de cultures différentes ont été capables de reconnaître les mêmes expressions faciales pour les émotions de base. Cependant, même si les machines peuvent être programmées pour reconnaître ces expressions faciales, cela ne signifie pas qu'elles ressentent ces émotions.

Il existe également des théories qui suggèrent que les émotions peuvent être comprises en termes de processus cognitifs. Par exemple, la théorie de l'évaluation cognitive de Richard Lazarus suggère que les émotions sont le résultat de l'évaluation que nous faisons d'une situation. Selon cette théorie, les émotions sont donc liées à des jugements de valeur et à des évaluations cognitives, plutôt qu'à des processus physiologiques.

En ce qui concerne les « machines », les chercheurs ont travaillé sur la création de systèmes capables d'identifier les émotions à partir de données, comme des textes ou des voix. Cependant, ces systèmes, aussi évolués soient-ils, ne sont pas encore capables de comprendre le contexte et la signification des émotions, ce qui est essentiel pour comprendre réellement les émotions humaines. Les machines ne sont pas encore capables de comprendre la complexité des relations interpersonnelles, ni les nuances des interactions sociales, qui sont étroitement liées aux émotions.

En conclusion, même si les machines peuvent simuler des émotions et même reconnaître certaines expressions faciales, elles ne ressentent pas réellement les émotions comme le font les êtres humains. Les émotions sont un aspect complexe de notre cognition et de notre comportement, et sont étroitement liées à notre expérience subjective en tant qu'êtres conscients. Les machines, quant à elles, ne sont que des systèmes programmés pour traiter des données selon des règles prédéfinies, sans conscience de soi ou de sentiments. Même si les machines continuent de progresser et de devenir plus sophistiquées, elles ne seront probablement jamais capables de ressentir les émotions comme le font les êtres humains.

Il y a donc un pas de géant entre l’analyse d’une émotion ainsi que le ressenti d’un sentiment, et l’analyse de ceux-ci. Un pas que les AI ne sont pas prêtes de franchir, quoique…