04-06-2010 Xavier Riondel « Panser la crise et repenser l’entreprise »
- unjourparfaitpour
- 4 juin 2010
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Dernière mise à jour : 10 août
Xavier Riondel « Panser la crise et repenser l’entreprise »
Consultant spécialisé dans le conseil et la formation en ressources humaines, management et communication au sein d'Act'RMC Loire, Xavier Riondel ne croit pas aux carottes financières pour motiver durablement les salariés.
La notion de motivation est de plus en plus présente dans l'entreprise. Pourquoi ?
Pendant des années, on a beaucoup parlé de motivation sportive.
Aujourd'hui, on entend effectivement parler de motivation dans l'entreprise. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que si tout se passe bien, il n'y a pas besoin de motivation. Si l'on parle de plus en plus de motivation, c'est qu'il y a de plus en plus de problèmes dans l'entreprise. Si les chefs d'entreprise cherchent à motiver leurs salariés, c'est d'abord parce que ces salariés ne sont pas heureux dans leur entreprise.
Qu'est-ce qui fait que cela se passe mal. Est-ce le résultat d'une conjoncture globalement déprimée ?
La crise n'y est effectivement pas étrangère. Pour que les salariés se sentent bien dans l'entreprise, il faut qu'ils sentent la présence d'un chef d'entreprise qui connaît son cœur de métier, mais surtout l'encadrement de ses salariés. Chef d'entreprise, c'est un vrai métier dans lequel il faut savoir déléguer et s'entourer.
Aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Le chef d'entreprise est totalement absent. Avec la crise, il est de plus en plus absorbé par la survie de son entreprise, il a la tête dans le guidon et n'est donc pas suffisamment concentré sur l'encadrement de ses salariés.
Comment un chef d'entreprise doit-il s'y prendre pour rendre ses salariés heureux ? Avec des primes, des intéressements ?
Motiver les salariés, je n'y crois pas une minute. Si l'on cherche à motiver, cela veut dire que l'on est dans l'incapacité de gérer son entreprise. En revanche, si chaque personne est entrepreneur de sa propre existence, les choses iront mieux d'elles-mêmes.
Pour cela, Il faut panser la crise et repenser l'entreprise.
C’est-à-dire ?
Les primes, les intéressements ou toutes autres augmentations de salaires ne marchent que sur du court terme.
On panse, mais on ne repense pas !
Panser est un début, mais il faut aller plus loin.
Comment ?
Le chef d'entreprise doit se mettre à l'écoute des besoins réels de ses salariés et y répondre. Pour cela, il y a huit principes fondamentaux à respecter pour ses salariés, mais aussi pour soi-même. Le premier, c'est définir le mot réussir. Qu'est-ce que signifie réussir sa vie professionnelle ? Le second, c'est donner du sens. En clair, il faut savoir pourquoi on se lève tous les matins. Le troisième, c'est trouver un équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Le quatrième point, c'est se fixer des objectifs. La formation professionnelle peut être un outil pour permettre à ses salariés d'évoluer dans l'entreprise. Les cinquième et sixième points, c'est créer du lien et développer son réseau pour ne pas s'isoler. Enfin, les deux derniers principes consistent à constamment se renouveler et à développer la notion de plaisir. Quand on réunit ces huit points, on peut arriver à s'épanouir et la motivation devient naturelle.
En clair, c'est le salarié qui doit trouver sa propre motivation ?
Oui, mais c'est au chef d'entreprise de l'y aider en étant à son écoute, en décelant son véritable potentiel, les compétences qu'il peut mettre au service de l'entreprise. La motivation marche de paire avec l'implication.
Un salarié impliqué dans le développement de son entreprise va nourrir un sentiment d'appartenance et sera naturellement motivé. Récemment, j'ai audité une PME ligérienne de 49 salariés. 85 % des salariés jugeaient leur patron comme un chef d'entreprise incompétent. Pour lui ce fut un choc. Une fois la déprime passée, il s'est remis en question, il a replacé l'humain au cœur de l'entreprise. Il a mis en place des brainstormings, il a écouté les idées de ses salariés, il les a impliqués dans le développement de l'entreprise. Aujourd'hui, il dispose de 49 salariés qui font de la veille concurrentielle, 49 salariés qui véhiculent une image positive de l'entreprise et au final 49 idées par jour.
2010 06 04 Le Journal Des Entreprises - Hors Série - Edition Loire 42 et Rhône 69






